Confiance dans les médias : entre vigilance et attentes croissantes
- Freddy Roy
- 23 janv.
- 3 min de lecture
Le Baromètre de confiance dans les médias 2025, publié par La Croix, Vérian et La Poste, met en lumière une évolution des attentes des Français face à l’information. Si la confiance dans les médias traditionnels recule, de nouvelles attentes émergent, portées par un besoin de clarté et de pédagogie.
Une confiance en recul, mais des attentes affirmées
D’après cette étude, 62 % des Français déclarent faire confiance aux médias pour le traitement des grands sujets d’actualité, en baisse par rapport à l’année précédente. La télévision conserve son rôle de référent avec une progression de 9 % de confiance envers les émissions mêlant information et divertissement, preuve que le public recherche des formats plus accessibles.
En revanche, les réseaux sociaux souffrent d’un déficit de crédibilité avec seulement 29 % des sondés leur accordant du crédit. Ce manque de confiance est renforcé par la perception d’une forte présence de fausses informations, qui constitue un enjeu prioritaire.
Une fatigue informationnelle de plus en plus marquée
Face à la surcharge d’informations, 51 % des Français ressentent une fatigue informationnelle, en hausse de 3 points. Deux facteurs expliquent ce rejet :
La répétition des mêmes sujets, citée par 44 % des sondés ;
Le caractère anxiogène des contenus, mentionné par 41 %, qui pousse à la lassitude.
Pour répondre à cette saturation, les médias expérimentent des formats hybrides, alliant rigueur et légèreté. Ces émissions, en forte progression, offrent une alternative en proposant une approche plus pédagogique et moins stressante de l'actualité.
Liberté d'expression : une inquiétude grandissante
L’étude souligne que 77 % des Français estiment que la liberté d’expression est menacée, un sentiment en forte progression. 38 % des répondants considèrent même cette menace comme « très réelle ». La question du rôle de l’Arcom, régulateur de l’audiovisuel, suscite des débats : 33 % des sondés jugent que son pouvoir est trop important, alimentant les craintes d’une dérive vers la censure.
Ce que les Français attendent des médias
Face à un environnement médiatique dense, les Français expriment des attentes claires :
66 % souhaitent une information claire et factuelle, sans biais ni sensationnalisme ;
58 % demandent des analyses approfondies, permettant de mieux comprendre les enjeux.
Ces chiffres traduisent un besoin accru de transparence et de pédagogie, des leviers essentiels pour restaurer la confiance.
Désinformation : un défi majeur pour les médias
Les fausses informations restent un problème préoccupant. 53 % des Français déclarent y être confrontés plusieurs fois par semaine, soit une augmentation de 4 points. Les réseaux sociaux sont les principaux vecteurs de désinformation, alimentant la défiance envers les médias numériques.
Parmi les solutions plébiscitées pour lutter contre ce fléau :
41 % des sondés souhaitent un renforcement des outils de contrôle et de modération en ligne ;
39 % estiment que les journalistes doivent davantage expliquer leur méthodologie pour regagner la confiance ;
26 % pensent que l’éducation aux médias, dès le plus jeune âge, est une solution essentielle.
Ces initiatives, associées à des efforts accrus en matière de fact-checking, constituent une réponse crédible à l’ampleur du phénomène.
2024 : une année clé pour l’Arcom et la
régulation audiovisuelle
L’année 2024 aura marqué un tournant pour l’Arcom, confrontée à de nombreux défis. Entre la redistribution des fréquences TNT et la surveillance des dérapages médiatiques, le régulateur devra équilibrer sa mission de contrôle avec la préservation de la liberté d’expression.
Les récents débats sur la gestion des contenus polémiques, notamment dans les talk-shows populaires, montrent l’importance de fixer des lignes éditoriales claires sans restreindre le pluralisme de l’information.
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